Le Bistrot des Ponts, fermé et laissé à l’abandon depuis
de nombreuses années, sera rénové dès cette année.
Pour l’architecte concepteur, ce projet singulier et
original essaie de répondre aux particularités exceptionnelles du lieu où il se
trouve, site à la frange de deux espaces :
« L’un minéral, fluide et voué à la circulation, espace
maîtrisé qui impressionne par les prouesses de l’ingénierie et de la
technique. L’autre, naturel et sauvage, sans règle de composition
apparente, ne serait-ce le hasard et les effets des forces naturelles à
caractère postérieur et inconnu.
Ces deux espaces se côtoient et forment le site
extraordinaire des Ponts de la Caille. Les ponts témoignent de l’effort
constant de l’homme pour maîtriser l’environnement naturel afin de le côtoyer,
le dompter.
Depuis le pont, l’expérience de cette nature sauvage se
transforme : elle perd son côté périlleux et se laisse contempler tout en
procurant un léger frisson…
C’est donc cette notion de limite ou de frange que
l’architecte a voulu explorer au travers du projet réalisé. Frange entre espace
minéral et espace végétal, le mouvement et l’arrêt, vécu au travers d’une
décélération de l’un vers l’autre.
Le concept exprime cette dualité entre la maîtrise et
l’aléatoire, la rigueur et la souplesse car ces caractéristiques presque
antinomiques constituent l’essence même de l’endroit. Ainsi, le projet est
hybride dans sa conception, répondant tantôt à l’un ou à l’autre des
espaces qu’il reflète, masque ou cadre. Il joue également un rôle de filtre,
permettant le dosage des vues sur les deux espaces tout en permettant de les
agrémenter ou commenter avec des informations.
Sa position sur le site lui confère une
dimension qui va au-delà d’un bâtiment qui se définit par la somme de ses
fonctions : celle d’un repère spatial, permettant de s’orienter
vers l’un des deux espaces dès l’arrivée. Dans son rapport avec l’existant, il
cherche un équilibre qui laissera la place suffisante au bâtiment traditionnel
pour s’exprimer en tant que témoin historique du lieu. Ses formes exprimeront
d’avantage une poésie spatiale qui reflètera les lieux et leur histoire. »